Intervention
préavis 44, conseil communal du 8 mai 2008
Interdiction de la publicité en faveur du petit crédit. Une
mauvaise réponse à un vrai problème…d’éducation.
Mesdames et Messieurs
Par conviction, je suis allergique aux « tout
interdit ».
L’interdit est par définition une faiblesse, une
capitulation devant nos responsabilités d’adultes, de
parents, de politiciens et de la société.
Il n’y a pas si longtemps, nos parents (déjà en avance sur
l’Ecolo-nomique) le savaient… Un sou était un sou, nous
avons tous été éduqués dans ce sens. On ne dépense pas un
franc si l’on n’a qu’un sou dans son gousset… J’ai éduqué
mes enfants selon ce modèle, certainement vous aussi et ça
marche, alors qui est responsable, la publicité ou
l’éducation. Quand on manque à ses devoirs, il est plus
facile d’accuser l’autre de ses droits..
La liberté de commerce est un droit, même si cela dérange
certaines bonnes consciences.
Dans sa réponse à la motion du conseiller national Studer
Heiner, du 28/11/2007, le Conseil fédéral est conscient
qu'il faut lutter contre les abus dans la publicité pour
les petits crédits et fixer des limites.
Le Conseil fédéral estime dès lors que la législation en
vigueur comprend des instruments qui restreignent
strictement la publicité pour les petits crédits. Ainsi,
les mesures préconisées par le motionnaire au titre de la
restriction de la publicité font déjà partie du droit en
vigueur. Une interdiction serait quant à elle totalement
disproportionnée au regard des campagnes de publicité qui
respectent les exigences légales. Le conseil d’État vaudois
étudie aussi cette question, dont acte.
Par ailleurs, le Conseil national (qui n’est quand même pas
autiste) ne voit également pas de besoin de légiférer
encore plus, en matière de crédit à la consommation.
Les enquêtes et les sondages effectués sur le
surendettement des jeunes adultes par l'Université de
Zurich et la Haute école spécialisée de la Suisse du
Nord-Ouest le confirment dans sa position. Les jeunes
adultes ont certes des dettes, mais le plus souvent auprès
de parents ou de connaissances. Les crédits à la
consommation au sens propre ne conduisent que rarement au
surendettement.
Alors doit’ on encore une fois pénaliser la majorité des
99% de citoyens responsables.
N’y a-t-il pas d’autres moyens que d’interdire et
d’interdire, par exemple le développement de programmes
pédagogiques à l’école. Mais il est vrai que nous ne
pourront jamais changer les habitudes des tricheurs qui
multiplient les contrats de crédit, avec de fausses
déclarations. C’est à la justice de régler ces cas et
non pas au législateur.
Je rappelle que beaucoup de communes préfèrent patienter
pour délibérer sur ce sujet (entre autre Vevey et Gland).
Ceci nous permettrait d’éviter une pléthore de recours et
de dispositions légales. Et attention aux auto-goals…
Le Conseil devrait y réfléchir à deux fois et ne pas mettre
la charrue devant les bœufs. La patience Mesdames et
Messieurs, est la reine des vertus.
Je voterai donc contre ce préavis qui ne fait que de
museler notre économie et nos libertés.
Merci de votre attention
RCDR, Roland Divorne